La faune aquatique à la loupe

 


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19 Déc 2016 | Faune/flore

L’Anguille (Anguilla anguilla), l’une des 17 espèces de poissons connues sur la réserve © P. Garguil
L’Anguille (Anguilla anguilla), l’une des 17 espèces de poissons connues sur la réserve © P. Garguil
Si les batraciens présents sur le site sont suivis depuis plusieurs années, d’autres familles vivant elles aussi dans les « baisses », mares et autres fossés de la réserve ne faisaient pour l’instant l’objet d’aucune étude particulière. Devant la dégradation généralisée des milieux aquatiques du Marais poitevin, il devenait donc urgent de réaliser un état des lieux. Depuis ce printemps, avec la mise en place de différents suivis pluriannuels, c’est chose faite et l’Anguille, le Sandre ou l’Ecrevisse de Louisiane ont maintenant droit eux aussi à un coup de projecteur.
Pour les poissons qui n’avaient pas fait l’objet de suivi depuis 2005, c’est une pêche électrique dans l’un des fossés de la réserve qui a permis de pointer la présence ou l’absence des 17 espèces déjà connues. Dix d’entre elles ont été notées durant cette opération, avec comme espèces dominantes le Sandre et l’Anguille. Si le Brochet n’a pour l’instant pas été retrouvé, certaines espèces envahissantes, comme le Poisson-chat, semblent par contre être de plus en plus présentes comme un peu partout dans les fossés des environs.

Quant à l’Ecrevisse de Louisiane, si elle est présente depuis 2003, rien n’avait encore été mené sur la réserve sur la « peste rouge ». Pourtant, le site présente des particularités évidentes pour suivre cette espèce invasive puisqu’il est exempt de toute pêche de loisir. Les populations d’écrevisses s’y développent donc avec comme seule limite la prédation naturelle. Le suivi d’un tronçon de fossé à l’aide de nasses a pour but de quantifier la présence du crustacé et d’essayer d’évaluer la dynamique de sa population.

Enfin, même s’ils faisaient déjà l’objet d’un autre suivi, les grenouilles et crapauds ont bénéficié d’une nouvelle étude. Grâce à des relevés réguliers à la belle saison, il s’agit de mieux connaître l’abondance des espèces en les piégeant à l’aide de seaux flottants percés d’entonnoirs. Si les premiers résultats sont assez décevants, c’est seulement sur le long terme que la régression des grenouilles, l’expansion de la Rainette méridionale voire la réapparition de certains tritons absents depuis des années pourront être mises en évidence.

Si au terme de ces suivis un comparatif sera réalisé avec d’autres secteurs du marais, les résultats obtenus permettront surtout au gestionnaire d’acquérir de meilleures connaissances sur l’état de la faune des fossés et des mares du site, ce qui pour une réserve naturelle protégeant une zone humide n’est pas la moindre des priorités…