De gros travaux sur la réserve !

 


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2 Nov 2020 | Gestion

Après avoir été vidé de son eau juste avant le curage, le fossé apparaît complètement envasé © RNN St-Denis-du-Payré

Après avoir été vidé de son eau juste avant le curage, le fossé apparaît complètement envasé © RNN St-Denis-du-Payré

Le réseau de fossés du Marais poitevin est, avec les digues, une des composantes essentielles du paysage maraîchin. Il est essentiel au bon fonctionnement hydraulique du territoire car il achemine les eaux des terres hautes vers la mer. Il joue aussi un rôle important de barrières pour la contention du bétail et permet son abreuvement. Entièrement créé par l’homme et devant donc faire l’objet d’entretiens réguliers, ce réseau souffre depuis quelques décennies de nombreux problèmes. Et le fossé principal qui traverse toute la réserve sur plus d’un kilomètre n’échappe pas à cette règle…

Et pour cause, puisque large d’environ 3 à 4 mètres en 1950, il en faisait 8 en moyenne en 2016 ! Cet élargissement progressif est principalement dû aux variations trop brutales des niveaux d’eau qui impactent directement les berges. L’alternance de phases d’humidification de l’argile puis de dessiccation conduit petit à petit à leur fragilisation et à leur effondrement. Le Ragondin et l’Ecrevisse de Louisiane aggravent également le processus par leurs terriers et leur impact sur les végétaux retenant la terre.

Les conséquences sont nombreuses. Elles concernent d’abord le fossé qui, du fait d’un envasement accéléré, nécessite un entretien plus régulier. Ajoutons à cela la chute des clôtures, et donc des problèmes de contention du bétail, ou la disparition des habitats de bordure du fossé (roseaux, joncs, prunelliers…). Mais aussi l’augmentation de la turbidité de l’eau et la disparition des herbiers de végétaux aquatiques. Ou encore la perte de surface de prairie, estimée sur la réserve à environ 1700 m² depuis 2006…

Pour l’équipe de la réserve, il fallait donc intervenir avec comme idée de départ, celle d’expérimenter une nouvelle méthode d’entretien ! L’objectif : redonner au fossé sa largeur initiale en reprofilant son lit et en stabilisant ses berges, le tout, bien sûr, en maintenant ses fonctions évacuatrices ! L’idée d’adoucir la pente des berges s’est vite imposée car elle a l’avantage de faciliter la réimplantation spontanée des végétaux, permettant ensuite le maintien de la terre. Et enfin, plutôt que d’exporter la terre prélevée pour façonner les pentes, il était plus judicieux de l’utiliser pour combler en partie le fossé et s’en servir comme base pour le creusement de son nouveau lit.

Après un mois de travaux, le chantier est terminé ! Grâce aux premières pluies d’automne, le fossé a déjà retrouvé son niveau d’eau normal. Il ne reste donc plus qu’à attendre le printemps prochain pour voir la végétation réapparaître. Et dans quelques années, des espèces comme le Campagnol amphibie et la Rousserolle effarvatte devraient y trouver leur compte !

Pour vous permettre de mieux mesurer l’ampleur des travaux, voici une vue aérienne du chantier dans ses derniers jours.

Ptychostomum pseudotriquetrum © T. Lefort/LPO
Calliergonella cuspidata © T. Lefort/LPO
Microbryum davallianum © T. Lefort/LPO