Quand une nouvelle espèce nicheuse pointe ses aigrettes…

Les deux seuls rapaces diurnes qui s’y reproduisent sont le Faucon crécerelle et plus irrégulièrement, le Busard des roseaux. Le premier profite de la présence d’un nichoir pour y élever ses petits alors que le second s’installe à même le sol dans la végétation palustre. Quant aux rapaces nocturnes, des trois espèces plus ou moins régulièrement notées sur le site (l’Effraie des clochers, le Hibou moyen-duc et le Hibou des marais), aucune n’est connue pour y avoir niché.

La découverte à la fin mai d’un nid de Hibou moyen-duc dans l’un des rares arbres de la partie centrale de la réserve a donc constitué une surprise de taille. C’est sur une ébauche de nid de pies, dans un frêne situé à une cinquantaine de mètres de l’observatoire, que la femelle a choisi de s’installer. Malgré le passage régulier du personnel, des visiteurs ou de groupes scolaires, le couple a mené à bien ses quatre semaines de couvaison et trois poussins ont vu le jour dans les premiers jours de juillet.

Du fait de ses mœurs presque exclusivement nocturnes, le Hibou moyen-duc est une espèce qui passe facilement inaperçue. Elle est pourtant assez commune et répartie sur la quasi-totalité du territoire. Sa nidification sur la réserve naturelle ne présente donc pas véritablement d’intérêt en matière de gestion et de conservation. Pour autant, aussi anecdotique qu’elle soit, elle montre la capacité d’une espèce à se reproduire dans des endroits où on ne l’attend pas forcément…