Gestion et réglementation
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Le Héron gardeboeufs (Bubulcus ibis) porte bien son nom ! Il accompagne ici une vache de la race Parthenaise – © J-C. Croisé
Gestion
Gérer pour mieux protéger
Le pâturage
Les prairies naturelles humides du Marais poitevin sont traditionnellement entretenues par pâturage extensif. Vaches (Limousine, Charolaise et Parthenaise) et chevaux (Trait poitevin) travaillent de concert à maintenir ce milieu ouvert. Et grâce à ces tondeuses naturelles, les prairies possèdent une richesse floristique incroyable. Les oiseaux y trouvent également leur compte tant pour nicher que pour s’alimenter.
Certains oiseaux, comme le Héron gardeboeufs, ou même certaines plantes sont “opportunistes” et profitent à leur façon de la présence du bétail. Le premier se délecte des insectes levés par le passage de ces imposants voisins, les secondes apprécient pour se développer les petites cuvettes formées par les empreintes des sabots.
La gestion des niveaux d’eau
Tout comme une bonne partie de la prairie est inondée par environ 50 cm d’eau en hiver, elle peut aussi bien se trouver complètement asséchée en automne. Le gestionnaire travaille à optimiser les niveaux d’eau en hiver et au printemps pour favoriser le stationnement et la reproduction des oiseaux.
Paradoxalement, l’assec total de la « baisse » principale en automne est aussi nécessaire au bon équilibre écologique du milieu et il est provoqué s’il ne se fait pas naturellement. Il permet la croissance de certaines plantes rares (comme l’Elatine à long pédoncule), la minéralisation des matières organiques et l’aération du sol.
La quiétude
Si autant d’oiseaux se concentrent sur la réserve, c’est bien sûr en raison de l’attractivité du milieu mais aussi et surtout du fait de l’absence de dérangement. En effet, l’accès du public y est encadré et plusieurs activités, dont la chasse, strictement interdites. Ainsi, en période de chasse au gibier d’eau, le site, et notamment sa “baisse” principale, joue pleinement son rôle de zone refuge diurne pour des milliers de canards.
Le contrôle des espèces invasives
La réserve naturelle n’est pas isolée du reste du territoire et souffre, elle aussi, de la présence de plusieurs espèces invasives : le Ragondin, le Rat musqué, l’Ecrevisse de Louisiane, l’Azolla fausse-fougère (fougère aquatique d’Amérique). Si une régulation est possible pour le Ragondin ou le Rat musqué, la gestion de l’Ecrevisse de Louisiane s’avère beaucoup plus compliquée…
Réglementation
Une réglementation absolument indispensable
Il existe plus de 300 réserves naturelles nationales ou régionales en France. Dans l’esprit du grand public, elles sont souvent synonymes d’espaces de liberté. Une législation, qui peut sembler bien contraignante, est nécessaire pour assurer la pérennité du milieu, de sa faune et de sa flore.
l’accès (en dehors des périodes et horaires d’ouverture),
la chasse, la pêche et la cueillette,
la circulation ou le stationnement de véhicules motorisés (à l’exception du parking),
le camping et le bivouac,
le survol à moins de 300 mètres,
l’introduction d’animaux domestiques (hormis les troupeaux utilisés à des fins agricoles),
le dépôt de détritus,
l’utilisation de tout instrument sonore pouvant troubler la tranquillité des lieux…
Gros plan : le Trait poitevin (ou Mulassier du Poitou)
Issu du croisement entre d’anciennes races locales et les chevaux flamands amenés par les hollandais lors des travaux d’assèchement au XVIIe siècle, le Trait poitevin est particulièrement rustique et bien adapté aux prairies humides. Mais alors qu’il y avait plusieurs dizaines de milliers de Traits poitevins au début du XXème siècle, il en restait moins de 250 dans les années 90. C’est donc pour sauvegarder cette race typique du Marais poitevin que la réserve et la commune ont accordé un droit de pâturage à un éleveur passionné. Ses chevaux restent alors presque toute l’année sur la réserve naturelle et ne sont retirés qu’à la période du poulinage.
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