Si les mousses m’étaient contées…

 


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21 Nov 2017 | Gestion

Un paysage bien particulier, loin d'être aussi plat qu'il n'y paraît © RNN St-Denis-du-Payré
Un paysage bien particulier, loin d’être aussi plat qu’il n’y paraît © RNN St-Denis-du-Payré
Par endroits, les prairies de la réserve présentent une surface bien curieuse faite de monticules irréguliers séparés par des creux plus ou moins larges. En y jetant un œil distrait, on pourrait penser à de simples fourmilières ou termitières mais leur origine n’est pourtant pas animale ! Mais quelles sont donc ces drôles de bosses et surtout, comment se sont-elles retrouvées là ?
Elles se présentent donc sous la forme de petites buttes végétalisées dont la hauteur n’excède pas quelques dizaines de centimètres. Leur processus de formation est lié à la nature argileuse du sol et à l’alternance de périodes sèches et humides.

Chaque année, en période estivale, d’importantes crevasses se forment dans l’argile. Sous l’action du vent, de la pluie ou du passage du bétail, celles-ci vont commencer à se combler de débris (végétaux, poussière de terre…). Et à l’automne, alors que le sol se gorge à nouveau d’eau et gonfle, elles tendent à se refermer mais en vain, puisque remplies de particules. Année après année, avec la répétition de ce phénomène, la pression engendrée par le gonflement de l’argile va alors progressivement soulever quelques bosses !

À l’échelle du Marais poitevin, du fait de la mécanisation de l’agriculture, les mottureaux ont fortement régressé ces cinquante dernières années. En effet, considérés comme une gêne pour la circulation des engins agricoles lors de la fauche, ils ont été systématiquement aplanis. A l’heure actuelle, ils ne subsistent donc que dans quelques prairies pâturées. Il s’agit pourtant d’un trésor rare et méconnu, véritable patrimoine géomorphologique !

Dans la réserve naturelle, où seul le pâturage est pratiqué, la destruction de ces micro-reliefs si originaux est bien sûr interdite. Un suivi visant à les cartographier a été mis en place cette année. Sur certains secteurs témoins, leur disposition, leur densité et leur évolution sont rigoureusement notées. Et pour finir, des relevés botaniques précis y sont également menés.

Ptychostomum pseudotriquetrum © T. Lefort/LPO
Ptychostomum pseudotriquetrum © T. Lefort/LPO
Calliergonella cuspidata © T. Lefort/LPO
Calliergonella cuspidata © T. Lefort/LPO
Microbryum davallianum © T. Lefort/LPO
Microbryum davallianum © T. Lefort/LPO